Tu connais sans doute des techniques pour prendre note et tu en as peut-être même déjà essayé plusieurs. Mais il existe des méthodes pour une prise de notes efficace moins connues qui peuvent t’aider à retrouver les infos facilement et à ne plus rien oublier de ce que tu lis ou entends en conférence ou en cours.
J’ai souvent retrouvé des feuilles volantes et des post-its gribouillés qui n’avaient plus aucun sens des mois après avoir pris ces notes… Tu connais, je suppose.
Prendre connaissance de toutes ces méthodes et n’en appliquer aucune, c’est se condamner à continuer cette chaîne de l’oubli.
Voici 11 méthodes qui ont fait leurs preuves. Teste ce qui te semble le plus intéressant et surtout le plus pertinent par rapport à l’information que tu dois retenir!
1. La méthode Cornell
Cette méthode consiste à diviser la page en trois parties. La plus grande partie, centrale, sera consacrée à la prise de notes générales, aux grandes idées. C’est ici qu’on va écrire les notes à la volée, gribouiller, dessiner des petits schémas ou encore écrire des exemples.
Ensuite, dans la colonne de gauche, plus étroite, il y a les points-clés. Ce sont les points importants qui peuvent être expliqués par les notes que tu auras prises dans la grande colonne de droite. C’est aussi ici on va noter les questions à se poser dont les réponses se trouvent dans les notes principales.
S’il y a des commentaires à écrire, comme des références bibliographiques, ou des choses auxquelles on a pensé pendant la prise de notes, c’est aussi ici qu’on va les écrire.
Ensuite au bas de la page, on va écrire le résumé. C’est dans cette case qu’on va résumer de manière la plus courte possible l’ensemble de ce qu’on vient de noter au-dessus. Le but est d’expliquer le plus brièvement possible et le plus précisément possible le chapitre que tu viens de lire ou le cours que tu viens de suivre.
Une bonne manière de faire cette synthèse, c’est de l’écrire comme tu l’expliquerais à quelqu’un d’autre.
2. Mind Mapping
Tu as sûrement déjà entendu parler du mind mapping aussi connu sous le nom de carte mentale ou carte heuristique. Idéalement, tu vas placer ta feuille horizontalement. Au centre de celle-ci, tu vas écrire le sujet principal, le nom du livre par exemple, et de ce sujet principal partiront différentes branches, réparties harmonieusement tout autour du point principal.
Chaque branche qui partira de ce point principal correspondra à une grande idée, un chapitre, et se divisera elle-même en sous branche. Chaque sous branche, de la même manière, correspondra aux idées principales reprise dans chacune de ses branches.
L’avantage du Mind mapping c’est que ce schéma ressemble à nos connexions neuronales et au fonctionnement du cerveau. Notre compréhension fonctionne par association. C’est comme ça qu’on mémorise le mieux. Et cette méthode permet de reproduire des associations comme notre cerveau en crée quand il doit assimiler de l’information.
Ça aide aussi les rechercher plus facilement l’information au fin fond de ta mémoire, il expliquer avec tes mots.
L’efficacité des cartes mentales n’est pas reconnue par tout le monde. Cela dit, moi je trouve cette méthode efficace quand elle est bien faite (il y a des règles à suivre).
Si tu veux creuser la méthode des cartes heuristiques et en découvrir les règles les plus importantes, tu peux trouver de nombreux tutoriels sur YouTube mais je te conseille d’aller jeter un oeil sur le travail du champion du monde de mind mapping Cyril Maître, et de lire le livre Mind map, Dessine moi l’intelligence de Tony Buzan.
3. Les Grandes Lignes
Ce que j’appelle les grandes lignes, c’est la méthode de prise de notes classique. C’est ce qu’on apprend à l’école, du moins si on apprend vraiment à prendre des notes à l’école, et ça consiste à prendre note de l’information par point.
On va prendre note ici de manière hiérarchique. On va commencer par noter en grand le titre de l’exposé, de la conférence, ou le nom du chapitre. En plus petit en dessous les sous-titres, eux-mêmes suivis des grandes idées divisées ensuite en points-clés, etc.
L’avantage de cette technique linéaire, c’est que tu peux prendre note sans connaître à l’avance la structure du contenu qu’on consomme.
Par contre je trouve que c’est difficile de faire des associations et de bien mémoriser quand on utilise cette méthode.
4. Les bulles
Ce que j’appelle les bulles, parfois appelé webbing, c’est une prise de notes qui ressemble un peu aux mind maps mais en plus bordélique.
J’ai beaucoup utilisé cette technique de prise de notes en lisant des livres. Elle permet de noter à la volée des concepts-clés, des idées intéressantes sans devoir directement les ranger, les ordonner ou les trier.
Ça peut sembler un peu chaotique mais à la fin d’un chapitre, par exemple tu peux relier certaines bulles entre elles pour créer des connexions, des liens entre les différentes idées. (T’as du remarquer que j’aime bien les connexions).
Je pense que cette technique est plutôt pas mal si elle est utilisée comme brouillon, avant de mettre net vers une autre technique comme le mind mapping par exemple. Enfin ça c’est mon point de vue, je suis sûr qu’il y a moyen d’être propre en n’utilisant que le webbing.
5. Tableaux
La méthode des tableaux, c’est celle que j’utilise souvent quand je fais des recherches pour rédiger mes articles. Elle consiste à créer un tableau dont les différentes colonnes correspondent, par exemple, à des caractéristiques communes aux différents sujets abordés. Chaque ligne du tableau correspondra à un sujet.
Je trouve cette méthode pratique pour organiser les idées et faire des connexions entre les différents sujets grâce à des caractéristiques communes.
Tu peux aussi l’utiliser pour résumer les avantages et inconvénients de plusieurs sujets différents, ou comparer différents outils par exemple.
Méthode | Avantages | Inconvénients | Utilité |
Tableaux | Ordonné | Restrictif | Recherches |
Mind maps | Connexions | Peut prendre du temps | Associations d’idées |
Sketchnote | Créativité | Difficile | Parcours, chronologie |
6. Sketchnote
Parfois, une bonne prise de notes efficace demande un peu plus de créativité! Le sketchnoting est une compétence qui demande déjà beaucoup plus de technique et de pratique. C’est plus artistique.
C’est une méthode de gribouillage qui consiste à faire des petits dessins qui représente les idées et de créer un chemin, des connexions entre les différentes idées, les différents sujets d’un livre, d’une conférence, d’une réunion…
Le sketchnoting une compétence à part entière qui s’apprend grâce a des livres ou des formations. Bien sûr, si comme moi tu es super motivé et autodidacte avide de connaissance, tu peux l’apprendre par toi-même mais il vaut mieux apprendre d’abord les techniques de base auprès des pros.
Si cette méthode t’intéresse, je t’invite à aller jeter un oeil chez Béatrice Lhuillier qui propose un atelier en ligne gratuit de sketchnoting.
7. Cases
Ce que j’appelle la méthode des cases s’appelle en anglais Boxes, c’est-à-dire la méthode des boîtes. Mais pour une raison que tu comprendras au 10e point, j’ai décidé de l’appeler « cases ».
L’idée est de prendre des notes à peu près de la même manière que pour la méthode des grandes lignes, mais dans cette méthode si, tu vas encadrer tes notes par sujet, par catégorie. Et tu peux même encadrer des petits cadres dans des plus grands.
C’est plus pratique pour catégoriser et retrouver l’info selon le thème.
8. Symboles
Les symboles, ce n’est pas vraiment une méthode de prise de notes dans le sens où tu ne vas pas prendre des notes qu’avec des symboles.
Mais c’est un outil très efficace pour la relecture des notes.
Quand tu vas relire tes otes, grâce aux symboles que tu auras utilisés, tu retrouveras plus facilement les différentes informations selon l’utilité qu’elles ont à tes yeux.
Si tu prends note dans les grands ligne ou en utilisant des phrases (voir point 9), tu vas ajouter des symboles que tu auras choisis toi-même pour catégoriser l’information.
❓ Par exemple, tu vas mettre un « ? » Dans la marge à côté d’un point que tu n’auras pas bien compris. Tu peux mettre une étoile à côté d’une info que tu considères comme importante. ⭐️
❌ Ce que je fais souvent quand je lis un livre, c’est que je mets une croix dans la marge pour me souvenir que c’est un point important. Ensuite, quand je relis le chapitre que je viens de lire, je ne m’attarde que sur les phrases ou les paragraphes à côté desquels j’ai mis une croix.
Au lieu de mettre des « ? », « ! », ou des croix, Jean-Yves Ponce, créateur du blog Potion de Vie, utilise les couleurs pour organiser ses notes.
En bref, choisis des symboles ou des couleurs qui ont du sens pour toi et qui t’aideront à savoir quoi faire de tes notes.
9. Phrases
La méthode des phrases, comme son nom l’indique, consiste à prendre note par point, chaque phrase correspondant à une idée.
Cette méthode s’utilise quand on n’a aucune idée de la structure. C’est une variante de la techniques des Grandes Lignes, mais sans hiérarchie. Elle sert à prendre des notes à la volée sans aucune structure et je pense que c’est dur de se retrouver quand il faut se relire.
Elle peut être efficace si tu la complètes par une autre méthode comme les Grandes Lignes. Ranger sous des titres et sous-titres par exemple.
10. Zettelkasten et les étiquettes
Cette méthode-ci et selon moi une des meilleurs. Si pas la meilleure.
Cette fois, tu vas prendre des notes sur des fiches. Chaque fiche correspondra à une idée, un concept. Et l’idée principale de cette méthode est que chaque fiche aura une étiquette ou un #hashtag si tu prends des notes numériques.
L’utilité de catégoriser ses notes et de pouvoir en associer plusieurs, complètement différentes entre elles, faire des connexions, pouvoir les retrouver facilement et de créer de nouvelles idées.
Pour plus d’informations sur celle-ci, j’en parle en détails dans un autre article sous le nom de la méthode des boîtes. Il fallait s’y plonger plus profondément.
Ce qui est bien avec celle-ci, c’est que tu peux l’utiliser de manière numérique avec une application de prise de notes (voir plus loin).
11. Le Labyrinthe inversé
Celle-ci, je l’ai imaginée seul comme un grand. Bon cela dit, même si ce n’est pas une méthode reconnue officiellement, je ne suis sûrement pas le seul à l’utiliser.
J’ai déjà évoqué cette technique dans un article sur la prise de décision.
Le principe est tout simple.
L’idée m’est venue en regardant mon neveu faire un labyrinthe dans un cahier de coloriage pour enfants. Ça m’a rappelé que je faisais la même chose.
Après avoir lutté sur quelques labyrinthes, les enfants se rendent vite compte qu’il suffit de placer le crayon sur l’issue et de remonter en arrière pour arriver à l’entrée sans se tromper!
L’idée est pareille pour la prise de notes. Plutôt que de noter les grandes lignes au fur et à mesure du livre/discours/cours que tu suis, c’est TOI qui vas choisir les grandes lignes avant de commencer.
Comment faire ça? En déterminant ce que toi, personnellement, tu veux garder comme informations. Ça permet aussi de focaliser ton attention sur ce qui est le plus important pour toi.
Ça marche bien quand on a un but. Si c’est juste pour la culture générale ou les grandes idées d’un sujet, vaut mieux suivre de manière traditionnelle. Mais si tu as une mission bien précise, c’est surpuissant.
C’est un peu de ce concept que je parle dans un article qui t’explique comment bien lire un livre. Je n’y parle pas de labyrinthe, mais le fait de déterminer des questions orientées vers un but avant de commencer, ça aide à trouver son chemin sans se tromper.
12. Kwik Notes
J’ai découvert récemment une méthode de prise de notes orientée action. Exactement ce que j’entends par prise de notes efficace! Un spécialiste de la mémoire et de la lecture rapide, Jim Kwik, propose ceci:
Tu prends une feuille de papier et tu traces en ligne verticale au milieu pour la diviser en 2 parties. La partie de gauche sera la prise de notes normale. Quand je dis normale, c’est dans le sens où c’est une prise de notes objective des infos que tu lis ou écoutes.
Le point important dans cette partie est de prendre note à la main, et avec des mots-clés ou des idées-clés. Le fait d’écrire à la main permet de filtrer ce qui est réellement important car tu ne vas pas perdre ton temps à retranscrire manuellement des infos superflues. Et en ne notant que des concepts-clés, tu auras synthétisé l’info au maximum.
La moitié de droite sera consacrée à la création de notes! C’est dans cette partie que tu noteras tes impressions sur ce que tu as lu, ou les questions que tu te poses, ou encore comment appliquer l’info à ta vie etc. Tu vas y créer des notes à partir de tes pensées.
Ce que je trouve intéressant dans cette méthode, c’est qu’on a une moitié consacrée à l’entrée « passive », objective, d’information, et l’autre moitié consacrée à la sortie active, subjective, aux manières dont on va pouvoir réutiliser l’information. Ça pousse à réfléchir sur ce qu’on vient d’apprendre et sur comment mettre tout ça en pratique! C’est bien ça le but d’une prise de notes efficace, non?
Quelques apps pour une prise de notes efficace
L’app que j’utilise depuis un moment pour prendre des notes, c’est Evernote. Elle fonctionne sur Apple, Android et en version web aussi. Tu peux catégoriser tes notes grâce aux hashtags, ce qui permet de regrouper différents sujets autour d’un même thème.
Par exemple, si tu prends des notes d’une conférence TEDx sur la gestion du temps et qu’ensuite tu lis la biographie d’une célébrité, il y a beaucoup de chances pour que tu trouves des astuces de productivité dans les 2.
Tu auras sans doute de nombreuses notes, toutes reliées par un « #productivité ».
Evernote est recommandée entre autres par Olivier Roland, blogueur professionnel et entrepreneur à succès.
Et tout comme lui, j’utilise aussi l’application Kindle, ou la liseuse elle-même, pour prendre des notes. Avec cette liseuse, tu peux surligner des passages importants et les annoter. Dans les versions smartphone et ordinateur, tu peux même choisir une couleur. Ce qui est bien avec kindle, c’est que tu peux à tout moment envoyer tes notes en pdf à ta propre adresse pour garder une trace au net.
Antoine Blanchemaison, entrepreneur web spécialiste de la persuasion, recommande l’app Bear. Celle-ci ne fonctionne qu’en environnement Apple mais part du même principe de hashtags. Je pense que cette app est plus minimaliste et simple à utiliser qu’Evernote.
Pour des mind maps, le meilleur outil est le papier 🙂 Mais il y a de nombreuses apps qui te permettent d’en créer virtuellement. Mindmeister, Mindmanager, Mindjet, XMind, Mindnode, … A toi de tester!
Et si tu ne veux pas t’encombrer de tout ça, il y a toujours les apps de prise de notes par défaut de ton smartphone.
Tu auras sûrement une méthode préférée, mais selon moi l’idéal est d’en combiner plusieurs.
Qu’est-ce que tu penses de ces différentes techniques? Tu en connais d’autres? Dis-moi tout en commentaires.
Bonjour Kévin,
Une bonne idée t’est venue à l’esprit en rédigeant cette article.
Je suis comme une abeille qui butine et qui finalement ne pense rien retenir. Je me suis mis au Mind Mapping récemment et naturellement ça part en projets. c’est infini …
J’ai lu ton parcours en diagonal (mon œil a capté la lecture rapide, donc écriture efficace).
De ces points de départ peut découler des bonnes pédagogies et une source intarissable.
Merci
Thierry (58 ans)
Très instructif ! J’utilise le mindmapping et Evernote pour la prise de notes en perso. Côté pro, j’utilise One Note qui est également pas mal. Je vais essayer d’y utiliser la méthode Cornell que je découvre dans cet article 🙂
Merci Kevin pour ton article,
J’avoue que j’ai découvert un certain nombre de méthode de prise de note.
Personnellement, je suis une adepte des mind mapping et des applications numériques de prises de notes;)
Cette revue est super intéressante, merci Kevin !
Moi aussi, j’utilise Evernote. Le côté multiplateformes est un must pour moi. Et je m’en sers aussi pour gérer mes to-do lists façon « Getting Things Done ».
Je ne sais pas si tu connais Jim Kwik ? Il recommande une autre méthode de prise de notes, qui ressemble cela dit à la n°1 (méthode Cornell) : il sépare la page en 2, avec une colonne à gauche pour les notes classiques (« take notes ») et une colonne à droite pour la création (« make notes ») : impressions, questions que cela soulève, …
Cela dit, dans 90% des cas, je finis par ne jamais relire mes notes ! Le simple fait d’écrire (peu importe la méthode) pendant une présentation m’aide à conserver mon attention.
Ah oui je connais la méthode de Jim Kwik et elle est intéressante aussi, je devrais la rajouter à cette liste 🙂
Merci pour ton commentaire Alex!