Poser les bonnes questions, à soi-même ou aux autres, c’est approfondir les relations, améliorer la qualité de la pensée, de la prise de décisions et même la créativité.
Pour ne pas trop s’éparpiller, on va voir dans cet article la partie « pensée », qui est la relation qu’on a avec soi-même, et aussi les relations interpersonnelles. On passe plus de temps à vouloir donner des réponses qu’à chercher à poser des questions.
Et pourtant, une bonne question peut résoudre de nombreux problèmes…
On va voir dans cet article pourquoi et comment poser les bonnes questions, et surtout quelles questions poser.
Pourquoi on ne pose pas assez de questions
On ne pose pas assez de questions. Car si elles nous rapprochent, les réponses nous divisent.
Tu vas me dire « Bah moi je pose des questions… ». Oui, moi aussi. Mais peut-être pas des questions constructives qui cherchent à comprendre les choses et les personnes (et soi-même).
Pourquoi on ne pose pas assez de questions ?
- Parce qu’on a peur de paraitre ridicule, ignorant ou même offensant.
- Parce qu’on se contente de ce qu’on sait et on estime en savoir assez.
- Parce qu’on a nos idées, nos a priori et notre égo fait qu’on ne s’en rend pas compte et qu’on ne les remet pas en question.
- A cause du biais de confirmation. On ne cherche que ce que ce qui confirme ce qu’on pense déjà.
Pourquoi on ne SE pose pas assez de questions ?
- Parce que c’est inconfortable de se rendre compte qu’on ne sait pas, ou qu’on se trompe.
- Parce qu’on n’a pas de réponse immédiate, et la récompense immédiate fait partie de la nature humaine.
- Parce qu’on ne prend pas le temps. En croyant qu’on n’a pas le temps pour ça.
- Et encore le biais de confirmation.
“Les gens sont unis par les questions. Ce sont les réponses qui les divisent.”
(Elie Wiesel)
Une réponse est une opinion déguisée en certitude.
Et au niveau des relations interpersonnelles, le problème est qu’on pense plus à critiquer et à conseiller qu’à poser des questions et écouter les réponses.
Se tromper et poser des questions, c’est la meilleure manière d’apprendre. Quand on ne sait pas, on est sur la défensive. C’est peut-être un réflexe appris à l’école, où on avait peur de paraître ridicule si on ne savait pas…
Et si on laissait tomber ce bouclier pour être à nouveau (sincèrement) intéressé et intrigué comme le sont les enfants ? (du moins avant l’adolescence…)
Se poser les bonnes questions pour améliorer la qualité de réflexion
On se contente souvent de ce qu’on sait déjà. Sur nous-mêmes, sur les autres, sur la vie, …
Mais ce que tu sais, est-ce que tu es sûr de le savoir ?
Bon, on n’est pas dans un cours de philo mais améliorer la qualité des questions que tu te poses peut t’aider à changer ta façon de penser, t’ouvrir l’esprit et voir la vie sous un autre oeil, plus frais et curieux !
- Pourquoi je crois ce que je crois ?
- Est-ce que c’est vrai, ou est-ce que je voudrais que ce soit vrai ?
- Et si le contraire était vrai ?
- Est-ce que je préfère avoir raison, ou est-ce que je préfère comprendre ?
Se poser des questions de ce genre permet de mettre le doigt sur les biais qui influencent nos décisions, nos préjugés et notre manière de penser en général. Comme par exemple le biais de confirmation dont je parlais plus haut.
Et en prendre conscience, c’est en prendre le contrôle.
Améliorer la qualité de ta pensée, c’est une bonne chose. Mais je te propose d’aller plus loin, au delà de la simple pensée…
Se poser les bonnes questions pour avancer et vaincre la peur de l’échec
Ici, on est plus proche de l’action. Poser de bonnes questions peut aider à donner un coup de fouet à ton développement personnel et même à ta carrière professionnelle.
La peur de l’échec est un obstacle fréquent. Mais elle n’est qu’une information. Une réponse à des questions pessimistes liées sans doute à l’estime de soi. Mais ce n’est pas le sujet.
On est là pour changer les réponses. Et pour ça, changeons d’abord les questions !
En voici 3 à te poser quand la peur te freine dans ton avancement :
- Qu’est-ce que je ferais si j’étais certain de ne pas échouer ?
- Quelle est le pire scénario possible ?
- Et si je réussissais, qu’est-ce qu’il se passerait ?
La 3e est étrange, mais la peur de réussir existe aussi. Bien que dans ce cas-ci, c’est plutôt un moyen de visualiser la réussite et de passer du scénario du pire au scénario du meilleur.
D’ailleurs, une bonne technique pour faciliter la prise de décisions et d’imaginer le pire scénario et se rendre compte qu’il n’est pas aussi grave que ce qu’on pensait.
Questions à poser pour faire connaissance et améliorer ses relations existantes
— Salut, ça va ?
— Ça va, et toi ?
— Ça va, ça va …
2 minutes plus tard …
— Et à part ça, ça va ?
Tu as sans doute déjà vécu cette situation, même avec des amis proches.
Et dans le cas où ça se passe avec une personne que tu connais à peine, ou pas encore, on peut ajouter le fameux : « Et tu fais quoi dans la vie ? »
On y est. Tu te grattes la nuque, prends un ton de voix plein de fausse assurance et parles plus que nécessaire…
Je n’ai jamais aimé cette question. La plupart du temps, quand on me la posait, je n’avais rien d’intéressant à répondre. C’est sans doute pour ça que je ne l’aime pas. Cette question est tellement vague, et pourtant elle prend autant d’importance que notre propre identité ! Voire même au point de prendre sa place !
J’ai croisé beaucoup de gens qui se définissaient par leur boulot. Et c’est normal dans notre société.
Mais il y a des solutions pour améliorer ses relations avec des amis, de la famille, et aussi avec des inconnus. Tu peux réapprendre à connaître tes proches et aussi de nouvelles fréquentations en posant de meilleures questions.
Voici quelques exemples de questions à poser pour faire connaissance, même avec les personnes que tu penses déjà connaître…
Une fois que tu as placé le traditionnel « ça va? », il est temps de poser questions plus spécifiques. Une question superficielle donne une réponse superficielle. Et une conversation superficielle donne une relation superficielle.
Dans The Book of Beautiful Questions, l’ancien journaliste Warren Berger propose toute une série de questions bien précises à poser dans certaines situations. Et c’est ce livre dont je me suis inspiré pour les besoins de cet article !
La prochaine fois que tu parles avec des amis, ou de nouvelles connaissances, tu peux par exemple poser ces 2 questions :
- Qu’est-ce qui t’emballe pour le moment dans ta vie?
- Quelle est la meilleure chose qui t’est arrivée aujourd’hui ?
Et pour dissoudre le fameux « qu’est-ce que tu fais dans la vie? » dans les profondeurs des relations intéressantes, voici 3 questions alternatives :
- Qu’est-ce qui te passionne le plus dans la vie ?
- Quel problème tu voudrais pouvoir résoudre ?
- Qu’est-ce que tu voulais devenir quand tu étais petit ?
En voici d’autres qui peuvent contribuer à approfondir une relation, ou du moins avoir une conversation intéressante et différente :
- Qu’est-ce qu’une journée parfaite pour toi ?
- Si tu pouvais changer une chose de la manière dont tu as été éduqué, ce serait quoi ?
- Qu’est-ce que tu as toujours voulu essayer ?
Pour terminer, une petite astuce pour aller encore plus loin consiste à simplement demander « Et quoi d’autre ? » quand ton interlocuteur a terminé son histoire. Ça pousse à creuser encore et encore.
Poser les bonnes questions est plus important que chercher des réponses à des questions qui manquent de sens.
Que tu veuilles prendre de meilleures décisions, approfondir tes relations, améliorer ta créativité, renforcer ton leadership ou apprendre à mieux te connaître pour trouver une passion ou changer de voie professionnelle, ton apprentissage et ton développement dépendent de la qualité des questions que tu te poses.
Et pour commencer à se poser de bonnes questions, il faut d’abord prendre l’habitude de s’en poser, tout court.
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