Stratégie de contenu

Stratégie de contenu : les 7 conseils que j’aurais voulu recevoir quand j’ai commencé à écrire en ligne

Nous sommes en juin 2017 quand je décide de suivre le lapin blanc.

En cherchant des infos sur YouTube au sujet de livres et de lecture rapide, mon loisir du moment, je tombe sur une vidéo d’un web-entrepreneur.

Il parle, entre autres, de son blog sur lequel il a résumé des dizaines de livres.

Me laissant emporter par les recommandations de YouTube, je regarde d’autres vidéos du même auteur. Mais cette fois, il parle de son activité de blogueur professionnel.

“On peut vraiment gagner sa vie sur internet ? En faisant ce qu’on aime ?”

Pris dans une spirale de curiosité et de désir, je décide de m’inscrire à sa formation.

De fil en aiguille, de formation en formation, d’expérience en expérience, j’apprends des tas de choses sur les business en ligne et le marketing digital.

Je rencontre de nombreuses personnes dont je partage la quête vers l’épanouissement professionnel.

Cinq ans plus tard, je suis mentalement, intellectuellement et spirituellement plus riche que jamais. Mais cette activité ne m’a presque rien rapporté financièrement.

Du moins, pas directement. Car toutes ces aventures m’ont permis de trouver mon métier actuel, que je ne connaissais pas avant…

J’y reviendrai à la fin de cet article. En attendant, revenons à la casquette de créateur pro.

Aujourd’hui, on peut gagner sa vie sur internet en publiant du contenu écrit, audio, ou vidéo. Nous sommes entrés dans un nouveau type d’économie. L’économie des créateurs.

C’est un vrai business. Mais la majorité des créateurs ne prennent pas leur activité au sérieux.

Ce qui m’a amené à me poser deux questions…

Qu’est-ce qui fait que certaines personnes réussissent, et pourquoi sommes-nous autant à nous lancer sans succès ?

Si je devais revenir 5 ans en arrière, quelles stratégies je mettrais en place pour espérer vivre de cette activité ?

Pour tenter de répondre à ces questions et repartir sur de bonnes bases, je vais proposer dans cet article une trajectoire que je suivrais si tout était à refaire.

Ou plutôt presque tout. Car aujourd’hui, je sais comment me préparer. Et si vous prévoyez de vous lancer dans la rédaction de contenu, ce qui va suivre pourrait être un raccourci crucial.

1. La Vision

Avoir une vision, c’est indispensable pour garder le cap.

C’est le fameux Pourquoi de Simon Sinek. La raison pour laquelle vous faites ce que vous faites, et les valeurs que vous voulez défendre et respecter.

Au lieu de chercher quoi faire ou comment le faire, vous commencez par définir pourquoi vous le faites.

En étant liée aux valeurs, la vision touche à l’identité, ce qui en fait le point le plus puissant.

Et pour avoir une vision claire, il faut commencer par apprendre à se connaître. Car l’entreprise solo est une extension de soi.

La vision doit être décomposée en plusieurs étapes. Comme les chapitres d’un livre.

On divise chaque étape en plus petits objectifs, jusqu’à ce que ceux-ci soient divisés en actions à court terme. J’y reviens au point 5.

Je sais que ça peut être difficile. Moi-même, j’ai toujours eu du mal à me projeter.

Sans doute par peur de m’engager. Car s’engager dans une direction, c’est renoncer à d’autres voies.

Quand j’ai fait un exercice de visualisation pour la première fois, je devais même me répéter « c’est juste un exercice, ça ne t’engage à rien ».

Mais dernièrement, je l’ai fait plus sérieusement et j’ai remarqué qu’avoir une vision rend l’avenir plus accessible car on peut s’y projeter.

C’est une destination. Un point à garder en ligne de mire. Une étoile polaire.

On se fait un petit exercice ?

Prenez une feuille et un stylo, et répondez à ces questions :

  • En faisant ce que je fais, qui je veux devenir ?
  • Quelle personne je veux être dans 3 ou 5 ans au niveau professionnel ?
  • Et en privé ?
  • Si cette vision est ma prochaine destination, quelles seraient les étapes à franchir ?

Les réponses peuvent changer en cours de route. Et vous pouvez régulièrement vous les poser à nouveau pour corriger le tir.

Avec cette vue d’ensemble à portée de main, on peut maintenant se plonger dans les détails…

2. Le public cible

L’une des erreurs les plus courantes des créateurs de contenu est de vouloir toucher tout le monde.

S’adresser à tout le monde, c’est s’adresser à personne. La meilleure manière de toucher les gens, c’est d’être le plus précis et le plus spécifique quand on s’adresse à eux.

Mais une fois que l’on sait ça, une autre erreur peut se produire : créer une cible imaginaire, qui regroupe les caractéristiques de toute une tranche de la population. Le fameux persona, ou avatar.

C’est mieux que rien. Mais il y a un “mais” :

Quand on crée un persona, la première chose qui ne va pas … c’est qu’on le crée.

On essaie d’englober différentes caractéristiques et données du public cible pour fabriquer un personnage imaginaire qui représenterait ce public.

Créer un persona donne l’impression de cibler un public, alors qu’on s’est encore perdu dans la volonté de choper toute la foule.

Il y a plus puissant que le persona : la personne.

Quand Tim Ferriss a rédigé La Semaine de 4 heures, il a imaginé qu’il écrivait à un ami.

C’est ce que j’essaie de faire aussi. Mon but est de transformer chaque article en une conversation détendue, un verre à la main, au coin du feu.

Et, surprise ! Quand vous vous adressez à une personne bien précise, d’autres s’y reconnaîtront.

De la même manière qu’on peut entendre si vous souriez au téléphone, on peut ressentir votre émotion à travers vos textes.

Maintenant vous avez le choix :

  • Soit vous écrivez pour “un homme de 30 à 35 ans, marié et jeune papa, salarié dans une entreprise de consulting, intelligent mais têtu et surmené par son travail”.
  • Soit vous écrivez pour votre pote Victor, qui correspond à ces données.

En choisissant la deuxième option, vous rendez le contenu plus humain. Indispensable aujourd’hui.

Une variante, peut-être encore plus puissante car vous connaissez la cible mieux que personne : écrire à son soi du passé.

Qu’est-ce que vous auriez voulu savoir il y a 5 ans ? (Tiens, ce ne serait pas le sujet de cet article ?)

3. Message & USP

Maintenant, il faut définir la pièce centrale. La viande.

  • Quel est LE message que vous voulez transmettre à votre lecteur ? Ou à votre vous du passé ?
  • De quels problèmes, peurs, désirs, et rêves allez-vous lui parler ?
  • Si vous n’aviez le droit de lui dire qu’UNE phrase, ce serait laquelle ?

C’est votre message principal. Et il est temps de le marteler à travers tous vos contenus.

Mais pas n’importe comment.

La création de contenu, c’est raconter une chose de 1000 manières différentes. Vous pouvez transmettre un message unique, mais abordé sous différents angles.

Vous avez votre vision, vos valeurs, votre personnalité et vos idées. C’est ce qui vous différencie des autres.

Et pour proposer un point de vue unique et bourré de valeur, vous allez devoir faire des connexions entre ces ingrédients et votre message. De manière à proposer des solutions aux problèmes des lecteurs à travers votre contenu.

Vous aurez l’impression de vous répéter. Mais souvent, une même personne a besoin de lire un message expliqué sous différents angles pour bien l’assimiler.

Par exemple, le message que je veux transmettre est :

“Créer son propre média solo permet de construire une audience et un réseau, et proposer des solutions à des personnes qui rencontrent des problèmes qu’on a déjà résolus pour nous-mêmes. C’est une source d’aventures humaines, d’opportunités professionnelles, et d’épanouissement. Notamment pour des personnes qui ont de nombreux centres d’intérêt.”

À travers mes contenus, je vais pouvoir parler de développement personnel, de reconversion professionnelle, de créativité ou d’écriture. Entre autres. Et tout ça, sans m’éparpiller.

Car si vous savez à qui vous vous adressez et quel message clair vous voulez lui faire passer, vous pouvez aborder tous les sujets que vous voulez. À condition de les connecter à votre message principal.

4. OKR et obstacles

À partir du moment où vous savez ce que vous voulez dire, vous devez savoir vous voulez aller. Car sans objectif, votre contenu erre comme une âme en peine.

Vous connaissez peut-être les objectifs SMART. Mais est-ce que vous connaissez les OKR ?

a. OKR, ou Objectives and Key Results

La méthode des OKR consiste à définir des objectifs et associer des résultats-clés nécessaires à la réussite de chaque objectif.

Par exemple, si mon objectif est de poser les premières pierres de mon solomedia d’ici la fin du mois, mes résultats-clés seraient d’avoir :

  • Une philosophie, une perspective, une vision claire.
  • Les grandes lignes du parcours que je veux proposer via mes contenus : le point A, le point B, et toutes les étapes qui les relieront.
  • Travaillé sur mon identité de marque
  • Une cible précise
  • Un plan marketing clair
  • Un calendrier éditorial entamé
  • Mis en place une newsletter
  • Publié le premier article du reste de ma vie.

Comme vous pouvez le remarquer, mes résultats-clés sont précisément ce que j’essaie de transmettre dans cet article. Vu qu’en m’adressant à vous, je m’adresse aussi à mon moi d’il y a 5 ans.

Cette méthode est efficace pour décomposer un objectif en plus petites tâches facilement atteignables.

Mais j’ai encore plus sympa. En tout cas, ça marche pour moi. Partir des obstacles pour définir les actions à mettre en place.

b. Partir des obstacles

Ici, on va prendre le taureau par les cornes. Prendre la route à contresens. Comme quand on commence le labyrinthe par la sortie, dans les livres pour enfants.

On pourrait résumer ce point en trois questions :

  1. Qu’est-ce qui risque de m’empêcher de réaliser mon objectif ou d’atteindre les résultats-clés ?
  2. Quels sont les potentiels obstacles et objections que je vais rencontrer ?
  3. Quelles actions je peux mettre en place pour que ça n’arrive pas ?

Dans mon cas, les réponses à ces questions seraient les suivantes :

  1. Ce qui peut m’empêcher de réaliser mon objectif de construire mon média, c’est que je ne sais pas par où commencer ni où ça me mènera. Je pourrais me décourager facilement.
  2. Les obstacles que je pourrais rencontrer sont l’impression de partir dans tous les sens, le manque de concentration, et aussi les syndromes de l’imposteur et de la page blanche.
  3. Les actions qui m’aideront à contourner ces obstacles sont les différentes parties de cet article, qui me mèneront à la réalisation des résultats-clés listés plus haut.

Au lieu de faire une to-do list dans le vide, on part des obstacles pour mieux les contourner.

Si la vision permet de voir la “macro”, d’avoir une vue d’ensemble du chemin à parcourir, les OKR nous donnent une vue “micro”. Un zoom sur les moindres détails.

5. Identité de marque claire

Quand vous décidez de professionnaliser votre création de contenu en solo, vous devenez votre propre marque.

Il ne faut pas hésiter à montrer sa personnalité et ses valeurs. C’est plus important que jamais. Sans ça, ChatGPT (et tous les autres qui suivront) vont nous manger.

Et je ne sais pas vous, mais je n’ai pas envie de me faire manger par un robot.

Voici quelques bases de ce qu’on appelle le personal branding :

  • Connais-toi toi-même :
    Accepter, assumer et être fier de vos bons côtés comme de vos mauvais côtés. C’est un travail continu. Vous l’avez déjà commencé au point 1 !
  • Authenticité :
    C’est essentiel d’être authentique et transparent. Attention, ça ne veut pas dire qu’il faut tout dévoiler ! Voir point suivant…
  • Choisir ce que vous montrez :
    On a toujours le contrôle de ce qu’on veut bien montrer. Mais dans ce qu’on montre, il faut être facilement identifiable, mémorable, et attachant.
  • Cohérence:
    Sur tous les canaux où vous communiquez votre message, c’est important de garder le même ton de voix, le même style et bien sûr le même message.
  • Visibilité:
    Construire votre image de marque perso demande des efforts constants pour booster votre visibilité. Ça inclut le networking, la publication de contenus et la communication avec votre public.
  • Mindset de croissance :
    Construire son personal branding est un processus continu d’auto-réflexion et d’amélioration de soi. Il faut être ouvert aux critiques et prêt à se remettre en question pour grandir.

6. Calendrier éditorial

Planifier, c’est prendre de l’avance. C’est une manière d’avancer en toute sérénité, même quand on se plaît dans le chaos.

Si vous savez que votre prochain article sera publié lundi prochain à 10h, vous allez pouvoir tout mettre en place pour qu’il soit terminé et programmé deux jours à l’avance.

De cette manière, vous avancez l’esprit tranquille.

C’est important car cela permet d’avoir une vue d’ensemble et de voir plus clair dans la stratégie. Après avoir zoomé, on dézoome à nouveau.

Et si vous avez une audience à fidéliser, la prédictibilité va vous t’aider.

Ma grand-mère savait exactement quel jour et à quelle heure regarder Les feux de l’amour. Les humains aiment ce qui est prévisible. C’est rassurant.

Jusqu’à présent, la grande majorité des articles et posts que j’ai publiés n’étaient pas planifiés. Car la satisfaction d’avoir créé quelque chose me poussait à le publier tout de suite.

Et c’est une bonne chose d’enfin oser publier ! Mais je l’ai fait de manière chaotique.

Or, le chaos, on se le réserve pour trouver des idées de contenu. Mais ce n’est pas le sujet et l’article est déjà assez long.

Le calendrier éditorial facilite la dernière tâche…

7. Le recyclage

Recycler du contenu, c’est prendre un contenu existant et le pour différentes plateformes.

Attention, ce n’est pas la priorité. La priorité, c’est de diffuser votre message sur une plateforme pour commencer.

Mais si vous trouvez un moyen de faire du multicanal sans que ça ne vous prenne trop de temps ni d’énergie, il faut le faire.

Être vu souvent, régulièrement et à des endroits différents augmente votre autorité et votre crédibilité.

Ce que je vous propose, c’est de vous concentrer sur un canal d’abord, le poncer comme un bûcheron pour devenir vraiment bon.

Cela peut être un blog, une newsletter, un podcast, YouTube, ou même directement un réseau social.

Une fois que vous vous sentez prêt à passer un palier, vous pouvez enclencher le mode « repurposing ».

Petit exemple personnel :

J’ai publié une centaine d’articles de blogs. Puis j’ai mis le blog de côté, et j’ai commencé à publier sur LinkedIn. Près de 200 posts.

Rien de planifié, rien d’automatisé. Pas de recyclage du contenu existant… Chaos total.

La stratégie que je prépare au moment où j’écris ces lignes, c’est de créer un article de blog, qui peut facilement s’adapter en une newsletter.

Ensuite, je peux diviser ce long format en petits contenus « snackés » pour les réseaux sociaux.

Sans trop de chipotages. Mais attention, chaque plateforme a ses codes et il est important de les respecter.

On n’est jamais prêt

Quand j’ai commencé à écrire en ligne, je suis passé par toutes les émotions.

Aujourd’hui, j’ai publié une centaine d’articles. Et je commence seulement à construire une stratégie…

Je regrette un peu de ne pas avoir pris ce tournant plus tôt. C’est pourquoi j’ai écrit cet article.

Pour les personnes qui veulent s’y mettre, ou qui sont déjà dedans mais traversent un désert chaotique.

Cela dit, sans ces quelques années chaotiques, je n’aurais peut-être jamais pris cette décision. Aujourd’hui, les idées fusent et les syndromes de l’imposteur et de la page blanche ont quasiment disparu.

Mais pour résumer, si je devais croiser mon moi d’il y a 5 ans qui débutait dans la rédaction de contenu, je lui parlerais de l’importance d’avoir :

  • une vision macro
  • des objectifs plus micro et résultats-clés
  • une cible définie
  • un message clair
  • son identité de marque
  • un calendrier éditorial
  • un système de (re)distribution (optionnel au début)

Au début de cet article, je disais que cette activité ne m’a presque rien rapporté financièrement.

Ce n’est pas tout à fait vrai.

Si je n’avais pas mis les pieds dans ce milieu, je ne serais peut-être jamais entré dans le terrier du lapin blanc.

Je n’aurais pas connu l’univers de l’entrepreneuriat web. Je n’aurais pas connu toutes les personnes que j’ai rencontrées en chemin, avec qui je partage certaines passions.

Et je n’aurais pas connu le copywriting, mon métier actuel.

Mais tout ça, je ne pouvais pas le savoir avant de commencer.

On n’est jamais vraiment prêt.

Et on ne sait jamais ce qui peut arriver.

Mais ce qui est certain, c’est qu’avec stratégie et constance, quelque chose arrivera.

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