Etre assertif

7 astuces pour être assertif et s’affirmer sans agressivité

Ça t’arrive parfois d’être agressif quand quelqu’un te parle? D’utiliser le sarcasme pour critiquer « subtilement » quelqu’un qui se trouve autour de la table?

Ou peut-être que tu es plutôt du genre à préférer te taire, car ton opinion, qui de toute façon est sans importance, pourrait créer un conflit?

En apprenant à être assertif, tu vas pouvoir sortir de ton coin et affirmer ton opinion en respectant celle des autres, sans agressivité, et sincèrement.

La fuite, l’attaque, ou la manipulation

La majorité d’entre nous, surtout en situation de stress, réagit par la fuite, l’attaque ou la manipulation.

Fuir le conflit

La fuite, ou la soumission, c’est quand tu préfères la fermer et laisser les autres débattre. C’est aussi ce qu’il se passe quand tu préfères ne pas réagir à chaud quand quelqu’un te fait une remarque piquante.

Tu préfères te taire plutôt que de mettre de l’huile sur le feu. Après tout, ça ne servirait à rien de créer un conflit pour si peu… Mais ça te trotte en tête. Tu te refais le film de la situation, et tu penses à ce que tu aurais pu répondre tout de suite!

En évitant un conflit, tu te fais apprécier des autres. Etre monsieur gentil c’est bien un moment. Mais tu n’es pas aligné avec ta propre réaction et les différentes réponses que tu aurais pu envoyer mijotent dans ta tête.

Tu fais toujours passer les autres avant toi

Et en gardant tout ça à l’intérieur, ta frustration augmente et tu risques d’exploser pour quelque chose qui n’en vaut sûrement pas la peine.

Attaquer ou manipuler pour garder le contrôle

Si tu ne te sens pas trop concerné par la réaction de soumission, tu te reconnaîtras peut-être ici. Réagir avec agressivité, ça donne un sentiment de réussite, de contrôle de la situation.

L’agressivité paraît nécessaire dans notre société où, si t’es trop gentil, tu te fais écraser ou manipuler facilement. On dit d’ailleurs que l’attaque est la meilleure défense, non?

Sur le moment, tu lances des piques, tu critiques ouvertement ou de manière sarcastique la personne en face. Tu te trouves même parfois méchant. Mais c’est nécessaire pour « gagner ». Du moins c’est ce que tu crois au moment-même…

Puis, à froid, tu te dis que tu y es peut-être allé un peu fort… Mais c’est pas grave, au moins tu as eu le dernier mot.

Le danger avec l’agressivité, c’est que tu peux te faire beaucoup d’ennemis et te coincer dans la peur d’être vulnérable.

Tu fais automatiquement passer tes intérêts avant celui les autres et, même sans le vouloir, tu les rabaisses et les manipules.

La manipulation, c’est aussi une manière de faire passer tes besoins et intérêts avant ceux des autres, et de faire en sorte que ceux-ci ne s’en rendent pas compte.

L’effet moustique

Quand tu te fais piquer par un moustique, tu ne le sens pas tout de suite. Après quelques minutes, ça commence à te démanger, et à te déranger.

En communication non-assertive, c’est pareil. Que tu sois passif ou agressif, tu crois bien faire au moment de l’interaction. Pourtant, quelques minutes plus tard, avec un peu de recul, tu te repasses le film de la conversation et tu imagines tout ce qui aurait pu mieux se passer.

Ton estime de toi peut en prendre un coup… Et même si tu sais que ta réaction n’étais pas la bonne, ça pique quand même!

Je le sais, je suis aussi trop souvent passif pour éviter de froisser les autres, et quelques fois agressif car je veux avoir raison…

La frustration et la rancoeur causées par la passivité peuvent même te rendre agressif! C’est un cercle vicieux, mais au fond, tu n’y peux pas grand chose…

Pourquoi on est agressif ou passif?

L’assertivité est un mot tiré de l’anglais, assertiveness, qui veut dire affirmation. S’affirmer en respectant l’autre et en se respectant soi-même. Et les personnes qui manquent d’assertivité peuvent être plus passives ou agressives…

Quand tu es passif, tu ne te respectes pas. Tu as sans doute une faible estime de toi… Oui elle revient souvent, celle-là.
Tu as peur de froisser, de déranger. Tu préfères éviter le conflit et tu penses que ton opinion ne changera rien de toute façon.
Puis, si tu émets un avis opposé à celui de l’autre, tu risques de te prendre un retour de flamme qui n’est pas nécessaire (selon toi).
Tu préfères gagner l’appréciation de l’autre en le laissant imposer son point de vue.

Quand tu es agressif, tu ne respectes pas l’autre. Tu as besoin de contrôler. Tu es agressif car tu te sens manipulé ou attaqué personnellement. Du coup tu contre-attaques. Tu as peur d’être vulnérable, alors tu passes à l’offensive pour te montrer fort. C’est comme ça qu’on réussit, aujourd’hui. Du moins c’est ce que tu crois…

Dans les deux cas, ça fait beaucoup de peurs…
Peur de déranger, peur d’être manipulé, peur d’être vulnérable…
Toutes ces manifestations d’anxiété et d’un dur jugement de soi-même…

Selon le test MBTI, indicateur de types de personnalités inspiré des types psychologiques de Jung, je suis turbulent, agressif. Pas dans le sens où je mords dès qu’on ne va pas dans mon sens, loin de là. Mais dans le sens où je manque d’assertivité.

Dans le langage utilisé dans les types psychologiques MBTI, le 5e aspect de la personnalité est le pôle turbulent/assertive. Ce qu’on peut traduire approximativement par « agressif/affirmé. »

Selon 16personalities, les personnes a tendance « agressive » ont une meilleure conscience de soi et sont sensibles au stress. Elles ont tendance à connaître une large gamme d’émotions, sont perfectionnistes et pressées de s’améliorer.

Les personnes plutôt « assertives », par contre, ont tendance à ne pas faire trop de vagues, à se mesurer et à ne pas trop s’obstiner quand il s’agit d’accomplir des objectifs. Leur communication est plus constructive et, que ce soit réellement le cas ou non, elles paraissent avoir une plus grande affirmation de soi et une meilleure estime de soi.

Les « assertifs » ont une meilleure gestion de la communication non-violente et paraissent plus sûrs d’eux, même si ce n’est qu’en apparence.

Selon le MBTI, notre personnalité balance entre :

  • Introversion et extraversion
  • Intuition et observation
  • Pensée et sentiment
  • Jugement et prospection
  • Assertivité et agressivité

Ce n’est pas noir ou blanc, on n’est pas 100% l’un ou l’autre. Nous sommes un mélange de tout ça, avec des dominances. Et si les 4 premiers aspects semblent naturels et ni bons ni mauvais, le 5e point « assertivité/agressivité » est moins spontané, moins « inné », et peut se travailler.

Etre assertif, le juste milieu?

Quand on se sent agressé, on peut réagir avec passivité en se soumettant à l’autre, avec agressivité en s’imposant comme la seule personne respectable, ou … en cherchant ensemble une solution où chacun peut trouver son compte.

Ce 3e comportement, c’est l’assertivité.

Quand tu arrives à être assertif, tu sais dire les choses, prendre du recul, écouter, te respecter et respecter l’autre.
Tu peux parler des faits sans jugements de valeurs, et accueillir les émotions de ton interlocuteur sans le juger sur les mots qu’il utilise.

Par exemple:
Ta copine rentre du travail et tu es dans le fauteuil. Elle tire la gueule, te répond sèchement (quand elle te répond), et tu ne sais pas pourquoi… Elle te reproche de rester là à ne rien faire. Pourtant, toi aussi tu as travaillé toute la journée, tu es juste rentré avant elle… Donc ça t’énerve vite. Et tu lui fais comprendre…

Mais tu n’es pas entraîné dans son agressivité, car tu es assertif. Tu sais que ce n’est pas une attaque personnelle. C’est un moyen pas spécialement conscient qu’elle utilise pour exprimer ce qu’elle ressent. Elle a sans doute vécu un évènement négatif.

Ton objectif est la résolution du problème, pas avoir le dernier mot et les lauriers.
Tu attends donc qu’elle soit disposée à t’écouter. A ce moment-là, tu lui expliques ce qui ne t’a pas plu. Des faits, pas de jugements.
(Ex: Je n’ai pas apprécié que tu me reproches que je ne faisais rien. Et non : Tu m’as mal parlé, tu as été agressive en rentrant.)

Tu lui montres que tu comprends ce qu’elle a pu ressentir, qu’elle a une raison de penser ce qu’elle pense. Et tu acceptes de l’entendre. Mais tu confirmes aussi ton point de vue sur ce qui t’a déplu. Ton ressenti est aussi important que le sien.

Et tu lui proposes une solution qui vous arrange tous les deux.

Mais il y a un mais…

Etre assertif peut amener à créer ou envenimer un conflit. Il faut être à l’aise avec cette idée. Ça demande de la discipline, de l’entraînement, et tout ne sera pas rose tout de suite.

Gérer tes propres émotions, tout en encaissant celles des autres, c’est du boulot…

Une autre chose à savoir, c’est que l’assertivité n’est pas réellement le juste milieu entre la passivité et l’agressivité. Le comportement passif-agressif existe, et c’est encore différent. Rémi du blog Affirmationdesoi.info l’explique très bien.

L’assertivité n’est pas de la passivité en plus agressif, ni de l’agressivité en version plus passive, mais un 3e comportement distinct.

Comment faire pour être assertif?

C’est un marathon, pas un sprint. Il faut de la discipline et de l’entraînement, mais ça se développe au fur et à mesure.

L’objectif est d’arriver à t’affirmer tout en respectant les autres.

Pour pouvoir s’affirmer, une bonne connaissance de soi est primordiale. Il est important de te connaître et d’accepter tes défauts. Tout le monde a des défauts, ça fait partie de qui on est. N’essaie pas de les camoufler, on les voit. La meilleure chose à faire c’est d’en prendre conscience et de vivre avec.

Récemment j’ai envoyé un message au 27 personnes qui me connaissent le mieux en leur demandant de lister mes 5 principaux défauts et qualités. J’ai demandé qu’ils soient sans pitié, c’était le but du jeu.

Et tu sais quoi? J’ai remarqué qu’au fond j’étais conscient de tous les défauts qu’on m’a attribués. Je ne les acceptais pas tous, mais je sais qu’ils font bien partie de moi.

A partir de ça, je me suis dit que j’allais m’entraîner à transformer en qualités ceux qui sont transformables.

Par exemple, quand on manque de confiance en soi, on peut l’améliorer mais (selon moi) jamais à 100%. Par contre, quand on manque d’assertivité, on peut s’entraîner pour résoudre ce problème ! Et en s’exerçant à mieux s’affirmer, tu peux même booster ta confiance en toi. C’est plutôt bon à savoir non?

Pour la petite histoire, un ami m’a donné comme défaut le manque d’assertivité. Du coup j’ai fait quelques recherches, j’ai commencé à m’entraîner et j’ai écrit cet article!

7 choses à savoir pour être assertif

1) Parle en « Je » : De cette manière, tu prends la responsabilité de ce que tu penses ou ressens. (Ex: « Je suis énervé par ce qu’il s’est passé » et NON « Tu es énervante ».)

2) Sois sûr d’être en accord avec toi-même, aligné avec tes valeurs, quand tu fais ou dis quelque chose.

3) Entraîne-toi à poser des questions quand tu ne sais pas, ou quand tu n’as pas compris. Essaie aussi de demander service quand tu en as besoin. Pas de honte à ça.

4) Ne te justifie pas. Tu peux dire non quand tu veux, sans culpabiliser. Dire oui à tout peut vite devenir une source de stress inutile. Savoir dire non est libérateur.

5) Apprend à reconnaître les émotions des autres, et leurs besoins. Et respecte-les. L’empathie est une qualité indispensable dans la vie personnelle et professionnelle. Du moins si tu ne veux pas finir seul dans une cabane au fond des bois.

6) Reconnais tes propres émotions, et accepte-les. Tu mérites aussi ton respect! Et le respect de soi est aussi important que le celui que les autres ont pour toi.

7) Cherche toujours une solution gagnant-gagnant. Ne cherche pas à imposer ton avis comme la Vérité, mais ne laisse pas non plus les autres avis s’imposer à toi si tu n’es pas d’accord.

Un changement sans douleur

Par nature, on est plutôt passif, agressif ou manipulateur. Ça peut varier chez une même personne. Mais l’assertivité, c’est un comportement qui s’apprend, ce n’est pas inné.

En t’entraînant à devenir assertif, tu provoqueras du changement positif et sans douleur dans tes relations.

La frustration, la rancoeur ou la colère qui pouvaient faire surface suite à une réaction passive ou agressive, c’est fini!

Ça peut même diminuer le stress et l’anxiété.

Les autres te respectent et tu les respecte aussi sincèrement.

Les conflits auront toujours lieu, mais tu auras appris à faire valoir ton point de vue au même niveau que celui des autres.

Et le meilleur, c’est que c’est contagieux.
En adoptant un comportement assertif, tu fais en sorte que les autres se montrent plus assertifs aussi.

On ne peut pas changer les autres. Mais en changeant nos propres comportements, on peut inciter les autres à faire pareil.

Alors, tu es plutôt passif, agressif ou manipulateur? Ou peut-être que tu as déjà entamé le chemin de l’assertivité?

Dis-moi tout en commentaire sous cet article.

1 réflexion sur “7 astuces pour être assertif et s’affirmer sans agressivité”

  1. Très bon article.

    J’ajouterai que pour être assertif, il est nécessaire d’avoir une bonne estime et confiance en soi. Comme tu le dis si bien c’est une posture qui demande de la discipline et de la maitrise sur le long terme.

    C’est pour ça qu’il y a plus de gens agressifs et manipulateurs. C’est plus instinctif et facile de fonctionner avec son égo.

    Cela dit lorsque l’on a une bonne estime et confiance en soi, la fuite, c’est à dire, éviter de perdre de l’énergie pour rien peut être une bonne technique. Comme la manipulation qu’il faut plus voir comme une joute verbale avec un interlocuteur; Parfois c’est nécessaire.

    Merci pour cet article.

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