En situation de stress, tu n’arrives pas à prendre du recul, tu généralises, tu vois tout comme une fatalité et laisses tes émotions décider pour toi. Tu appréhendes souvent et ça te rend nerveux, voire anxieux. Tu n’oses pas prendre de risques et agis peu…
Pour se débarrasser de ces tendances pessimistes, il faut s’entraîner. Et c’est le sujet de cet article!
Déséquilibre
Je pense être optimiste de manière générale… Du moins quand je ne suis pas dans une situation problématique, dans l’adversité.
Le problème c’est l’interprétation qu’on se fait des évènements qui nous arrivent.
Imaginons que ta femme, ton homme, te lance une bonne petite pique suite à un oubli de ta part. Tu as peut-être loupé une tâche importante…
Tu culpabilises, et en plus c’est à chaque fois sur toi que ça tombe. La fois précédente, tu avais aussi l’impression d’en avoir pris plein la gueule.
Tu prends la chose à coeur car à chaque fois c’est pareil. Peu importe ce que tu fais et combien tu t’impliques, tu ressens qu’on n’est jamais content de toi de toute façon.
Tu penses qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez toi, et tu te sens tout le temps pris pour cible.
Et si c’était juste ton interprétation? Il y a peut-être un déséquilibre dans la balance : le pessimisme pèse plus que l’optimisme.
Le problème vient bien souvent de ton monologue intérieur… L’autosuggestion. Si tu te répètes des choses négatives, tu t’avoues plus souvent vaincu et tu n’oses plus prendre de décisions. Et moins tu prends de décisions, plus tu doutes. Plus tu doutes, plus tu es négatif, …
Attention aux pièges!
Tu as souvent été déçu, ce qui t’encourage à baisser le niveau de tes attentes par rapport aux personnes ou aux évènements.
En conséquence, tu as aussi de faibles attentes par rapport à toi-même et aux résultats de tes actions.
On a tendance à penser qu’avoir de faibles attentes rend plus heureux car dans tous les cas, le résultat ne peut qu’être meilleur que prévu.
Mais une étude a prouvé le contraire. Des étudiants ont été questionnés sur leurs attentes par rapport à leurs futurs résultats d’examens. En cas d’échec, il s’est avéré que ceux qui étaient pessimistes dans leur pronostic n’étaient pas moins déçus que les optimistes…
Etre optimiste, ça s’apprend
L’optimisme est une habitude à acquérir. Il ne faut pas à tout prix devenir 100% optimiste, ce serait utopique et même dangereux. Etre trop optimiste reviendrait à être naïf, tout comme le pessimisme poussé à l’extrême devient du cynisme.
L’habitude d’être plus optimiste que pessimiste peut t’éviter de nombreux problèmes de productivité et même de santé.
Cette prise de conscience peut rendre plus facile le passage à l’action en diminuant la peur de l’échec et du risque.
Tu prends mieux soin de toi, ta santé et ton immunité s’améliorent.
L’optimisme peut prévenir la dépression.
Pour devenir optimiste, tu dois changer la façon dont tu te racontes les évènements. Tu dois changer ton monologue intérieur.
Il n’est pas question d’être 100% optimiste car il faut un peu de pessimisme pour équilibrer et éviter de tomber dans la naïveté.
Ce qu’il faut, c’est changer 3 idées en cas de situation de stress :
- La première, c’est de se rendre compte que le problème n’est pas toujours intérieur. Tu n’es pas nul juste parce que tu as oublié une tâche importante.
- La deuxième, c’est de prendre conscience que la situation, le problème, est temporaire. Tu t’es peut-être planté cette fois-ci, dans ce cas particulier. Ça ne veut pas dire que tu as toujours été nul et que tu le seras toujours. Prends un peu de recul, et pense aux 3 derniers mois par exemple. Est-ce qu’elle t’a toujours reproché des choses?
- Enfin, tu dois arrêter de généraliser. Ce qu’il s’est passé est un évènement spécifique et ne veut pas dire que tout ce que tu fais est mauvais. En y réfléchissant à tête froide, de nouveau, tu verras que tu as sans doute accompli plus de bonnes que de mauvaises choses ne fut-ce que ces dernières semaines.
Si tu arrives à prendre quelques instants pour réfléchir et donc rationaliser, tu te rends compte que tes émotions te font interpréter de manière subjective et peut-être erronée les évènements que tu vis.
C’est une question d’habitudes et d’équilibre.
La Méthode ABCDE
Maintenant, tu es conscient que des opportunités t’attendent et que la chance, ça se crée. Tu as confiance en l’avenir mais ce mode de pensée n’est pas encore automatique.
Tu vas donc t’entraîner à devenir plus optimiste.
Un psychologue américain, Martin Seligman, a élaboré une technique pour construire un esprit optimiste en contestant les pensées pessimistes.
Cette méthode s’appelle simplement ABCDE, chaque lettre correspondant à une étape bien précise. On peut la diviser en 2 parties : ABC d’un coté, DE de l’autre. La première correspond à la situation problématique à modifier, et DE correspond à la solution.
Voici comment ça marche.
A. L’adversité
La première étape correspond à la situation vécue. Le moment de stress ou d’adversité qui éveille tes pensées et émotions.
Ça peut être une réunion tendue au travail, une dispute à la maison, une grosse décision personnelle à prendre… Toute situation qui peut provoquer du stress et influencer ta façon de penser.
B. Beliefs
En anglais, belief correspond aux croyances. Cette 2e étape fait référence aux croyances et aux pensées suscitées par la situation que tu vis. On ne parle pas ici d’émotions, mais bien de pensées qui te viennent spontanément au moment ou tu vis la situation d’adversité.
Par exemple, si tu es en train de te faire remonter les bretelles par ton boss en réunion, les pensées ou croyances qui peuvent te venir à l’esprit sont « J’ai complètement foiré, je vais perdre ma place si je continue comme ça… ».
Ou encore, en cas de dispute en privé, tu peux penser « Je ne suis pas assez bien pour elle (ou pour lui), je n’arrive jamais à la rendre heureuse ».
Oui mes exemples sont pessimistes. C’est fait exprès…
C. Conséquences
En 3e lieu, on va parler des conséquences de tes pensées. On peut parler ici d’émotions. En réponse à tes pensées provoquées par la situation, certaines émotions vont s’éveiller. De la tristesse, de la colère, de la peur peut-être…
Et ces émotions vont avoir des conséquences sur tes comportements futurs. Par exemple, tu es en colère, peut-être contre toi-même, ou peut-être contre ton supérieur… et tu te perds dans tes pensées le reste de la journée.
Tu es assis au bureau à te refaire le film de la réunion et à imaginer ce que tu aurais pu répondre pour te défendre…
Résultat : tu passes le reste de la journée à ressasser, et à ne pas travailler. Ou du moins, sans grande concentration. Ce qui te vaudra peut-être de nouveaux problèmes…
D. Disputing, Contestation
Dispute, en anglais, peut correspondre à Contester en français. Il s’agit ici de contester et remettre en question tes croyances, tes pensées, ce qui aura pour conséquence de modifier tes émotions.
L’objectif est bien sûr de viser des pensées optimistes.
Voici quelques questions proposées par M. Seligman pour t’aider à retravailler ta façon d’interpréter chacune de tes pensées :
- Cette pensée est-elle vraie?
- N’y a-t-il pas d’autre explication? Réfléchis aux autres interprétations possibles de la situation que tu vis.
- Cette pensée est-elle utile?
Prends l’habitude de faire passer tes pensées à travers ces filtres.
E. Externaliser
Externaliser, selon le Larousse, c’est « confier l’exécution d’une tâche, de services à une entreprise extérieure ».
Dans cette dernière étape du processus, c’est ce que tu vas faire : tu vas externaliser tes pensées et te les faire dire par quelqu’un d’autre.
Si c’était ton meilleur ami qui vivait la même situation, avec les mêmes pensées que les tiennes, que lui conseillerais-tu?
Fais cet exercice proposé par Seligman.
Explique tes pensées à quelqu’un de ton entourage. Ensuite, demande-lui de t’attaquer à l’aide de tes propres pensées et … défends-toi à l’aide de raisonnements optimistes!
C’est-à-dire que tu vas contrer le permanent par du temporaire, le général par du spécifique.
Par exemple, ton ami te dira :
- « T’es nul, tu n’arrives jamais à accomplir une tâche comme on la demande. Tu vas finir par perdre ta place. »
C’est dur, non? Et pourtant c’est ce que tu te dis intérieurement!
Tu répondras sans doute à ton pote, sur la défensive, que ça peut arriver à tout le monde et que ce n’est pas une ou deux erreurs qui vont faire basculer ta vie professionnelle. Tu ajouteras peut-être que tu feras mieux la prochaine fois.
Et bien c’est de cette façon que tu dois changer ton propre monologue intérieur.
Prise de conscience
On n’a pas toujours conscience que le pessimisme prend plus de place dans notre cerveau. Le fait d’en prendre conscience est un premier pas vers l’adoption de pensées optimistes.
Tu verras ensuite plus de positif, d’opportunités, de bonnes habitudes et de motivation. Tu seras sans doute plus agréable à voir et à écouter. Tout ça, pas à pas bien sûr.
Prends un moment pour réfléchir à ta routine et à ta façon d’analyser les situation problématiques. Demande-toi, de la manière la plus objective possible, si tu n’as pas tendance à trop généraliser, à penser que tu es un problème, et que tes défauts et erreurs sont permanents et se répètent à chaque fois.
Objectif long terme
En prenant l’habitude de penser de cette façon, tu relativiseras et trouveras par toi-même des solutions plus positives.
Que ce soit en privé ou dans le monde professionnel, qui dit optimiste dit meilleure santé, meilleure immunité, moins d’angoisses et de peurs. Mais aussi plus d’amour propre, d’action et de prises de risques sains.
L’optimiste est tourné vers l’action et sait qu’il a le contrôle de son destin.
En prenant petit à petit ces bonnes habitudes de pensée, tu auras ton avenir en main!
Mais attention, c’est une pratique régulière et un projet à durée indéterminée!
A toi de jouer, bon courage.
Laisse-moi un commentaire sous cet article pour me dire ce qui t’empêche d’être optimiste.