Une vie sans problèmes, c’est une vie sans solutions.
Ce qui apporte le bonheur, c’est le fait de résoudre des problèmes. Qu’ils soient petits ou plus importants, c’est dans leur résolution qu’on s’épanouit. Je ne dis pas qu’avoir des problèmes rend heureux tous les jours.
On veut toujours un résultat, une situation. Mais ce qui est épanouissant, c’est le chemin, pas la ligne d’arrivée.
La situation idéale
Quand tu définis un objectif, ou même une mission de vie, tu penses sans doute à la situation finale idéale que tu obtiendrais.
Pour prendre l’exemple classique de la grande majorité des occidentaux, avoir un boulot de bureau à horaires fixes (9h-17h du lundi au vendredi) avec un bon salaire, des assurances et une épargne pension, c’est un objectif. Et si en plus tu fondes une famille et deviens propriétaire, c’est le gros lot.
Imaginons que ce soit ton cas. Une fois que tu as ta maison, tes enfants et ton chat, tu fais quoi?
Tu sais ce qu’il se passe souvent? C’est d’arriver à 40 ans avec une bonne situation, classique comme décrite juste au dessus, et de se rendre compte que ça ne suffit pas. Et de réaliser que tu ne sais pas vraiment ce que tu veux, ni qui tu es.
C’est ce qu’on appelle la crise de la quarantaine.
Et si cette fameuse situation « idéale » n’était pas ton objectif, mais le rêve de l’inconscient collectif qu’on te vend comme la solution la plus « sûre »?
Et si tu suivais des valeurs qui ne te correspondent pas?
Mon but n’est pas de critiquer ce style de vie. Il convient à beaucoup de monde. Mais une partie de la population n’y trouve pas sa place et ne s’en rend pas toujours compte.
J’ai commencé à réfléchir à tout ça vers 30 ans. J’en ai 34 à l’heure où j’écris cet article.
Et ça a foutu un sacré bordel.
Le bonheur n’est pas une fin, et la fin n’est pas heureuse
J’ai encore un truc à te raconter.
Un entrepreneur atteint les 50 000 € de chiffre d’affaires annuel, et vise le double pour l’année suivante. Une fois qu’il atteint les 100 000, son objectif devient le million.
Pour se récompenser de sa première année rentable, il s’offre une nouvelle voiture. Bien méritée.
L’année suivante, il a réussi à doubler son chiffre d’affaires. La situation devient sérieuse. Et confortable, surtout. Un nouveau crédit est en cours pour emménager dans une maison plus grande, dans un quartier plus calme pour le plus grand bonheur de sa famille.
Dans sa lancée, il optimise la productivité de sa boîte (il a engagé des gens entre-temps) pour faire monter les chiffres en flèche. Certes, l’entreprise dépense, mais gagne toujours plus.
Il est temps de s’acheter une 2e voiture. La première, c’est un modèle familial. Mais il se ferait bien une voiture de sport. Bon, celle-là est un peu chère, mais de toute façon il bossera pour rembourser le crédit. Et celui de la villa.
… OK, j’arrête, tu vois où je veux en venir avec tous ces clichés.
La majorité aura comme objectif une situation, des possessions. Des trucs à acquérir pour se rassurer.
Mais en imaginant que le bonheur se trouve chaque fois au prochain « palier », finalement tu ne l’atteins jamais et tu sacrifies ton temps et ta liberté pour des valeurs qui n’étaient peut-être pas les tiennes.
Et tu penses à ta réussite comme des choses qui te rendraient heureux, sans jamais penser aux souffrances que tu serais prêt à endurer.
Le bonheur de choisir ses problèmes
Quand tu lis le mot « problèmes », tu as sûrement un coin de ton cerveau qui se met en mode défensif.
Mais on ne va pas parler de problèmes au sens habituel du terme.
D’ailleurs, c’est ce que j’essaie de faire sur ce blog. Parler de choses habituelles, sous un angle inhabituel. Amener à penser par soi-même!
Être heureux implique d’avoir un truc à résoudre. Le bonheur serait en ce sens une forme d’action, une activité. (Mark Manson, L’art subtil de s’en foutre.)
Comme dit le même auteur dans ce même livre, la question à se poser n’est pas ce qui te ferait plaisir, mais quelles souffrances tu serais prêt à endurer.
Car ne penser qu’au bonheur te donne sans arrêt envie d’autre chose. Comme dans l’exemple de l’entrepreneur un peu plus haut qui finira par être débordé par son travail et ne plus avoir de temps, piégé par la volonté d’avoir toujours plus.
Dans tout ce qui est confortable, il y a une zone d’inconfort. Dans chaque zone de paix, il y a une zone de chaos.
Le Yin et le Yang.
En prenant conscience de ça, la chose à faire serait de te demander quel problème tu as envie de résoudre et pour quel objectif tu serais prêt à en baver.
En général, ça correspond à tes valeurs. Car quand on n’est pas aligné avec nos valeurs, on n’est pas heureux.
Et pourtant beaucoup de gens restent toute leur vie dans une situation avec laquelle ils ne sont pas alignés.
En sachant ce qui va être dur, en appréciant cette idée et en étant prêt à lutter, paradoxalement, tu as plus de chances d’être heureux et de prendre du plaisir.
La joie ne se trouve pas en haut de l’escalier, mais dans l’action de monter les marches.
Bon, je te laisse avec ça. Ça te parle? Quelles pensées ça éveille chez toi? Dis-moi tout en commentaire.
Cet article me fait penser à cette recherche de plaisir immédiat que nos sociétés actuelles connaissent et qui les confronte à leurs propres limites. J’avais lu un post co-écrit par plusieurs psychologues pour enfant qui soulignaent le fait qu’on ne « souffre » pas assez longtemps pour développer le désir nécessaire et suffisant pour nous pousser à fournir des efforts.
En tout cas, ton article amène une belle réflexion.
C’est clair que dans notre société actuelle, on pense que le matériel va résoudre nos problèmes. L’expression « problèmes de riches » résume bien cette situation 😉
Tout à fait d’accord avec le fait d’avoir des problèmes permet de se pencher plus en profondeur sur une situation que l’on n’a pas envie de voir ! Il faut sortir de sa zone de confort, plus cela fera mal, plus on en sortira grandi. Pour l’avoir fait, j’ai réalisé des choses que j’aurais cru impensable avant ! Et cela a changé ma vie de façon positive 🙂
Merci pour cet article, qui a fait peur à mon homme quand il a lu le titre (: