Vaincre le syndrome de l'imposteur

Vaincre le syndrome de l’imposteur en cultivant l’esprit du débutant

Cultiver l’esprit du débutant permet d’être à l’aise avec l’imperfection et le syndrome de l’imposteur.

En assumant notre statut d’apprenant, on apprend et pratique sans prétendre être plus que ce qu’on est. Notre crédibilité, c’est le public qui décide de nous la donner ou non.

Le syndrome de l’imposteur est le sentiment d’être illégitime tant que ce qu’on fait n’est pas parfait. Mais s’il y a quelque chose d’illégitime dans l’histoire, c’est bien le fait de vouloir être perfectionniste.

Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

Tu doutes de tes capacités malgré des expériences réussies, et des preuves évidentes de tes compétences.

Tu manques d’estime de toi et tu crois être moins intelligent que les autres le pensent.

Le syndrome de l’imposteur, c’est aussi le fait d’avoir du mal à s’attribuer ses réussites et ses forces. On pense qu’on n’est pas à la hauteur car les ressources nécessaires à l’accomplissement d’une action ne dépendent pas de nous.

C’est la peur qu’au premier faux pas, le monde te voie comme un illégitime incapable.

C’est la croyance que tu n’es pas légitime, que tu ne peux pas te lancer si tu n’es pas assez bon. Voire parfait.

Mais être légitime, c’est quoi ? Aux yeux de qui ? Et si personne ne l’était ?

Nous sommes tous des imposteurs

Le monde change vite. Les nouvelles technologies, les découvertes et le savoir se multiplient de manière exponentielle.

Les experts, pour rester experts, doivent se recycler en permanence. Celui qui s’applique à rester au top pourra toujours prétendre qu’un autre expert, moins à jour, est un imposteur.

En dernière année de l’école primaire, on se sent grand, fort et intelligent. Les maîtres de la cour de récréation. Il n’y a personne qui puisse nous faire peur.

Puis on arrive en secondaire, au collège. En 2 mois, notre statut passe de Big Boss à Bébé.

La première position est provisoire. Le titre de champion est toujours remis en jeu.

Est-ce qu’un boxeur arrête de s’entraîner une fois qu’il a sa ceinture de champion ?

Quel que soit ton domaine, il y a toujours quelqu’un qui en sait plus que toi. Tout comme tu en sais toujours plus que quelqu’un d’autre.

Nous sommes tous des imposteurs aux yeux d’un autre.

Et passer un palier nécessite de redevenir le « petit » de la cour.

C’est drôle, au moment où j’écris ces lignes, je reçois une notification de Twitter car Valentin Decker, auteur, copywriter et rédacteur dont j’aime beaucoup le travail, a tweeté ça :

On nous vend l’image de personnes qui ont réussi du jour au lendemain, sans nous montrer ce qu’il y a entre le « rien » et le « tout ». Et passer de rien à tout peut faire peur. C’est un genre de peur de réussir.

Pourquoi et comment garder l’esprit du débutant

Toujours avoir un oeil nouveau permet de ne pas se reposer sur les acquis, et donc de ne pas répéter bêtement le passé.

Il faut toujours revenir aux fondamentaux, et les perfectionner. Tout part de là.

Mais attention, se perfectionner ne veut pas dire qu’il faut devenir perfectionniste. Le perfectionnisme est un piège dans lequel on tombe facilement quand on souffre du syndrome de l’imposteur. Et la procrastination en est une conséquence directe.

Parfois, rester trop longtemps dans un domaine qu’on maîtrise peut être source de frustration et d’exaspération.

Se contenter de ce qu’on sait, c’est risquer de s’ennuyer.

Et pour éviter l’ennui, il faut accepter de sortir légèrement de la zone de confort.

Pour ça, rien de tel qu’une bonne petite remise en question !

  • Qu’est-ce que tu crois savoir à 100% ?

     

  • Comment faire mieux que ce qui existe déjà ? Comment faire différemment ?

     

  • Est-ce qu’il y a des nouveautés dans ton domaine d’activité ?

  • Pourquoi les choses fonctionnent comme elles fonctionnent ? D’où vient telle idée ou tel concept ?

Cultiver l’esprit du débutant, c’est être ouvert à de nouvelles idées et de nouvelles possibilités.

Au moment où j’écris ces lignes, mon fils a bientôt 18 mois. Quand il découvre un nouveau mouvement, un nouveau comportement, il le répète jusqu’à ce qu’il trouve une meilleure manière de faire. Ou qu’on lui en montre une autre.

Il ne cherche pas à montrer qu’il sait déjà, ou qu’il sait mieux.

Il découvre, accepte si ça a du sens pour lui, et s’adapte.

Qui de mieux placé pour apprendre et évoluer à une vitesse folle qu’un enfant en pleine croissance ?

Malheureusement il y a une barrière qui nous sépare de notre âme d’enfant…

Attention à l’égo

Tu connais cette sensation. Ce tiraillement, ce conflit interne qui te force à dire « non » quand tu penses « oui ».

Cette tenaille mentale qui te fait dire « oui, MAIS… » quand tu sais très bien que tu te trompes et qu’il vaut mieux te taire.

L’ego, ce n’est pas qui tu es. C’est qui tu crois être.

Ce que tu sais n’est pas ce que tu sais, mais simplement ce que tu crois savoir.

Cette petite minute philosophique va nous servir pour soigner notre syndrome star du jour.

Il faut accepter de ne pas savoir et se dire « attention, peut-être que je ne sais pas ce qui va suivre ».

Au cours de la création de mon projet entrepreneurial, j’ai involontairement fait une expérience anti-égo.

J’ai écrit une publication sur les réseaux sociaux où je partageais mes questionnements existentiels et ma remise en question professionnelle.

Et en même temps, j’écrivais régulièrement sur mon blog, où je dévoilais quelques parcelles de ma vie et de mes réflexions aussi.

Et un jour un ami m’a dit : « Bravo, faut du courage pour s’ouvrir comme ça. »

Montrer ma vulnérabilité me paraissait aussi dangereux jusqu’à ce que je le fasse (de manière contrôlée hein!).

Paradoxalement, c’est à partir de ce moment que je me suis senti plus fort.

Le piège, c’est de baigner dans une situation où on est le meilleur et se contenter de ça, sans jamais se remettre en question.

« Si tu es la personne la plus intelligente dans la pièce, tu n’es pas dans la bonne pièce. » (Attribué à tellement de personnes que je préfère ne pas citer d’auteur.)

Pour me mettre à écrire et publier en ligne, j’ai lutté violemment contre mon égo qui me disait que je devais paraître meilleur que ce que j’étais.

Et en essayant de paraître meilleur, je n’étais qu’une copie ratée de ce qui se faisait déjà.

Alors j’ai pris ce foutu syndrome par les cornes.

Prendre le syndrome de l’imposteur par les cornes et se montrer au monde

Bon. Ça paraît simple comme ça, mais ça ne l’est pas. Si tu me le permets, je vais te raconter une petite histoire perso. Si tu t’en fous, tu peux passer au point suivant.

J’écris des articles en ligne depuis 2017. Au départ, j’avais un blog de cuisine et un blog sur l’apprentissage des langues étrangères.

Pour le blog culinaire, j’essayais de faire des blagues et je remplissais mes articles de phrases inutiles pour arriver à un certain nombre minimum de mots et plaire à Google. Hormis la recette, je ne savais pas quoi raconter.

Et je me sentais de moins en moins intéressant, vu qu’en plus je n’attirais pas de trafic.

Sur l’autre blog, j’essayais d’intellectualiser ce que j’écrivais, car je voulais avoir l’air sérieux et montrer que je savais de quoi je parlais. J’avais un peu plus de visites, mais ça devait être super chiant à lire…

Et pourquoi tout ça n’a pas fonctionné ?

Parce que je souffrais d’un sérieux syndrome de l’imposteur. J’avais besoin de broder, d’étaler la confiture, et de faire comme les autres. J’essaye d’être quelqu’un que je n’étais pas. Je me comparais aux autres, en supposant qu’eux, mes « concurrents », étaient plus légitimes que moi.

Pourtant, je suis un bon cuisiner et je me débrouille dans 4 langues.

Le temps est passé, ces 2 blogs n’existent plus.

Sur celui-ci, j’ai décidé de publier tout ce que j’apprends sur moi, sur le monde et sur de nouvelles compétences. Au départ, j’écrivais ce qui me passait par la tête, sans structure ni recherches.

Parce que je voulais publier, que l’article soit bon ou non. J’avais accepté de montrer mon imperfection et d’assumer le fait que j’étais un débutant.

Et je pense que c’est pour cette raison que j’écris encore aujourd’hui et que j’ai l’ambition d’apprendre à d’autres gens à écrire et publier.

Car certaines personnes (peut-être toi?) ont quelque chose à apprendre de moi. Tout comme d’autres personnes me verront comme un imposteur, car pas assez expert pour transmettre mes compétences. 🙂

A qui se comparer ?

C’est naturel de se comparer aux autres. Ça permet de se situer dans la société et l’esprit de compétition a toujours existé. Question de survie, à la base.

Aujourd’hui, c’est devenu malsain.

La seule personne à qui il faut se comparer, c’est soi-même.

Etre meilleur qu’hier et moins bon que demain.

Aller se coucher moins con qu’au réveil.

Cultiver l’esprit du débutant permet de garder une certaine humilité tout en apprenant et en devenant un expert dans ton domaine.

Le tout est de rester un expert en continuant d’apprendre. Tous les jours.

Hier, tu étais un imposteur pour la personne que tu es aujourd’hui. Le but du jeu, c’est de faire en sorte que la personne que tu es aujourd’hui admire celle que tu seras demain !

Tout ça te parle ? Dans quelles situations tu vis ce syndrome de l’imposteur ? Dis-moi tout en commentaire.

9 réflexions sur “Vaincre le syndrome de l’imposteur en cultivant l’esprit du débutant”

  1. Merci pour cet article très inspirant sur le syndrome de l’imposteur par lequel passent tous les créateurs d’entreprise. A qui se comparer ? A soi-même uniquement et apprécier le chemin parcouru. Certainement pas aux autres. C’est décourageant et nous avons besoin de concentrer notre énergie à la réalisation de nos objectifs. J’ai beaucoup aimé cet article 😉

  2. Bonjour Kevin,
    Revenir à « l’esprit débutant » pour ne pas s’engouffrer dans le syndrome de l’imposteur, c’est intéressant comme exercice surtout en la reliant à l’image du bébé.
    Pour ma part, j’essaie de garder à l’esprit qu’on ne peut pas tout savoir et qu’à partir du moment où on reste dans une spirale d’apprentissage liée à l’humilité, on est sur le bon chemin.

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