Comment certaines personnes arrivent à agir directement sans hésiter, sans avoir peur et surtout, en sachant quoi faire dans n’importe quelle situation? Etre proactif, ce n’est pas sorcier. Ça demande du travail, mais c’est accessible à tout le monde.
C’est pas de ta faute
Imaginons que tu n’aimes plus ton boulot…
Tu veux en trouver un qui te convient mieux.
Tu as donc écrit 2-3 lettres de motivation et peaufiné ton CV mais ce n’est pas encore assez.
Les réponses, quand tu en reçois, sont négatives. Les RH t’ont juste envoyé un modèle pré-écrit d’une lettre de refus de candidature.
Encore un refus. Chaque fois que tu tentes ta chance, tu te retrouves face à un mur.
Ça fait mal. Même si tu ne le montres pas, ça commence à te fatiguer, non?
Du coup tu laisses un peu tomber, tu te dis que ta chance viendra en temps voulu. Et puis, ton boulot actuel est finalement supportable et te permet de vivre confortablement…
J’ai vécu ça il y a quelques années, convaincu que c’était la dernière crise économique qui était responsable du manque d’offres d’emploi.
J’ai envoyé ma candidature à quelques boîtes…
Souvent sans réponse.
Avec du recul, je me rends compte que je n’étais pas convaincant du tout. Parce que tout ce que je faisais, c’était réagir à un problème.
« Je vais vite envoyer mon CV à quelques entreprises, comme ça c’est fait. »
C’est bon pour la conscience…
Et même si au fond tu sais que ça ne suffit pas, tu t’en contentes. Parce que de toute façon, tu sais que la réponse sera négative… Tu n’as pas le profil requis, ni les compétences pour trouver un job qui te plait.
Trouver un projet professionnel passionnant ou simplement un travail qui nous plait, c’est un critère fondamental à l’épanouissement personnel. C’est important. On parle d’une activité (ou plusieurs) qui nous accompagne toute notre vie.
Et ne pas savoir vers où on va, ça peut être douloureux.
J’ai donné un exemple sur la recherche d’emploi mais ça arrive dans de nombreuses situations. Parfois même toutes simples, comme le fait de réserver un resto ou d’organiser l’anniversaire d’un proche.
Il suffirait de prendre les devants. Prendre son téléphone, contacter les amis et proposer une collecte pour faire un cadeau en commun. Mais on se dit peut-être que quelqu’un d’autre le fera…
Puis en dernière minute, on se retrouve bêtement sans idée à vouloir participer au cadeau de quelqu’un d’autre, pour ne pas arriver les mains vides… Encore une situation embarrassante que les gens proactifs ont bannie de leur vie.
Tu subis la situation sans pouvoir rien y faire. Dans le meilleur des cas, tu peux juste réagir aux problèmes qui te tombent dessus…
… ou pas.
Etre proactif dans un monde réactif
Stephen Covey, auteur, professeur, homme d’affaires et conférencier américain spécialiste de la productivité et de l’efficacité, faisait la différence entre proactivité et réactivité.
Dans son best-seller Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent, il explique la différence :
Par instinct, les animaux sont réactifs. Ils réagissent aux stimuli extérieurs. Ils sont programmés pour ça. Question de survie…
Et bien sûr, nous sommes aussi des animaux…
Donc le problème, c’est le fait d’être réactif.
Et tu te plains du temps qu’il fait. Tu te trouves des excuses pour ne pas faire tout de suite ce qui doit être fait.
Tu rejettes la faute à quelqu’un ou quelque chose d’extérieur à toi…
Mais tu ne le fais pas exprès. C’est ce qu’on nous a appris, involontairement. On nous a montré l’exemple. Beaucoup de gens ont tendance à blâmer une cause extérieure pour leurs propres problèmes.
Pourtant, en changeant simplement d’angle de vue, on peut s’améliorer.
Etre proactif pour prendre de meilleures décisions et être plus heureux
La chance qu’on a, c’est que nous ne sommes pas n’importe quels animaux!
L’être humain est capable de :
- changer sa réaction face aux stimuli extérieurs.
- se reprogrammer pour répondre d’une manière spécifique à un problème.
- anticiper, de décider et d’agir autrement.
Être proactif, c’est décider d’anticiper. Prendre des initiatives. Prévoir les actions nécessaires à la réalisation d’un objectif et s’y mettre tout de suite. Si la procrastination est le petit démon qui te murmure à l’oreille des choses pas saines, la proactivité est le petit ange qui plane au dessus de ton autre épaule.
Attention, on ne parle pas ici de psychologie positive ou d’optimisme, mais de prendre la responsabilité d’être heureux en choisissant soi-même ses problèmes. C’est un peu paradoxal, mais c’est en choisissant quels problèmes tu veux résoudre, et en les résolvant, que tu obtiens de la satisfaction. Pas en se contentant de choisir uniquement le positif.
L’attitude proactive, c’est choisir quelle réaction tu as face à un problème. Devenir maître de tes réactions te fait évoluer de façon positive même si la situation de base peut être difficile.
Etre proactif, c’est donc de souffrir un petit coup pour changer positivement!
Et comment être proactif, concrètement?
En choisissant quelle réaction tu vas avoir quand un évènement extérieur t’affecte.
Je sais, ça parait simple comme ça… Mais ça peut l’être.
En quelques points:
- Choisir quelle réaction avoir avant même qu’une situation se produise, ça s’appelle l’anticipation. Je ne parle pas de prédire l’avenir…
En imaginant les issues possibles, tu peux mieux préparer le terrain.
Certaines personnes, dans le monde de la création de business, parlent de « pré-mortem ». Comme une autopsie qui est une analyse post-mortem, sauf qu’ils la font avant la naissance du projet! Pourquoi? Pour anticiper les problèmes qui pourraient causer la chute de leur business.Voilà pour la parenthèse sur la force de l’anticipation.
C’est valable aussi dans la vie de tous les jours. On le fait par exemple quand on regarde la météo, pour savoir comment s’habiller. Si tu sais qu’il risque de neiger, tu ne sors pas en t-shirt. C’est aussi de l’anticipation.
- Parallèlement à l’anticipation, il faut prendre l’habitude de visualiser l’objectif final. Le garder en tête, et le diviser en plus petites tâches accessibles.
A ce moment-là, il faut décider des priorités et commencer par celle qui semble être la plus difficile.
Et ce qu’il ne faut jamais oublié, c’est que « fait » vaut mieux que « parfait ». Attendre d’avoir quelque chose de parfait pour agir, ça s’appelle procrastiner. Mais ça, c’est un autre sujet. Tu peux lire mon article sur la procrastination si tu as tendance à tout remettre à plus tard.
En général, ce qui paraît difficile ou ce qui fait peur, c’est ce qui doit être fait! Puis, une fois que le gros est fait, le reste paraît plus comestible…
- Et alors, une dernière pour aujourd’hui, et pas des moindres… Tu dois prendre la responsabilité de ce qui t’arrive. Ok, tout n’est pas de ta faute. Mais la réponse que tu donnes aux évènements extérieurs, tu en es le seul responsable. Il faut t’approprier tes propres problèmes.
- Attention, tout n’est pas contrôlable. Ce qui est important, c’est de se concentrer uniquement sur ce qui est en ton pouvoir. Le reste, ça ne sert à rien de s’en préoccuper. De toute façon, tu ne peux rien y faire.
Changer ses habitudes
Apprendre à être proactif, c’est un ensemble de petites habitudes à adopter au quotidien.
Je sais, l’organisation c’est pas ton truc. Mais si tu arrives à te visualiser dans quelques semaines, entreprenant, déterminé et orienté solutions, tu peux faire des miracles.
Savoir que tu es le seul responsable de tes réactions, ça peut faire peur. Mais c’est une force.
Chaque fois que tu blameras quelqu’un ou quelque chose pour ce qu’il t’arrive, essaie de reformuler. Ce n’est pas le mauvais temps qui te rend de mauvaise humeur, c’est toi qui choisis la réaction que tu crées quand tu vois qu’il pleut.
Ce n’est pas à cause d’une crise économique que tu n’as pas décroché le job pour lequel tu avais postulé. C’est parce que ton profil ne correspondait pas et ils ont trouvé mieux. Et ce n’est pas grave, ça arrivera encore. Tu as peut-être visé un poste qui ne te convenait pas réellement, et du coup tu n’as pas fait ressentir de réelle motivation. Ou alors, il y avait juste quelqu’un de plus qualifié.
Ne dis pas « il faut que je fasse ceci », « je devrais faire cela », reformule ça en « je vais faire commencer par ci, ensuite je ferai ça ».
En résumé, être proactif, c’est prendre l’habitude de ne plus demander « pourquoi », mais demander « comment » :
« Pourquoi ça n’a pas fonctionné? » devient « Comment faire pour que ça fonctionne mieux la prochaine fois? »
Décide, anticipe, agis. Garde une attitude positive face aux problèmes. Pas dans le sens où tout est beau dans le meilleur des mondes hein, on n’est pas des bisounours. Mais en te concentrant sur les solutions et non sur les problèmes.
Prendre conscience de tes réactions, c’est un bon moyen de mieux te connaître. Ce qui mènera à de meilleures décisions.
Prendre l’initiative et savoir que tu peux maîtriser ce qu’il t’arrive, c’est aussi un bon dopant pour la confiance en soi.
Est-ce que c’est facile pour toi d’être proactif? Dis moi en commentaire comment tu réagis face aux problèmes du quotidien.
Merci Kevin, le comment sonne effectivement comme un passage à l’action, très juste !
L’exemple du début sur la recherche d’emploi est très parlant ! J’ai moi-même pu constater le nombre de mes camarades de promo se plaignant de ne pas trouver de postes à la sortie du master… car ils n’étaient pas proactifs !
Article très juste et inspirant.