Impressions championnat lecture rapide

Championnat du monde de lecture rapide : mes impressions

J’ai participé au championnat du monde de lecture rapide 2021.

La compétition s’est déroulée en ligne à cause des conditions sanitaires qu’on connait tous… Ça a du être un gros casse-tête d’organiser ça mais techniquement, tout s’est bien passé. Du point de vue de participant en tout cas.

J’ai fait connaissance avec la lecture rapide il y a environ 4 ans. Je ne me suis pas souvent entraîné. Ou pas comme il faut.

Ces dernières semaines, j’y ai consacré un peu plus de temps dans le but de participer modestement mais sérieusement à ce championnat.

Derniers détails avant le départ

Il est 13h, heure de Bruxelles, Paris, Genève, dimanche 30 mai 2021.

Le premiers participants entrent dans la salle. Certains ont la boule au ventre comme avant un examen. D’autres sont sereins et connaissent déjà cette atmosphère.

Pour moi, c’est la première fois. Je suis neutre. Je sais que je ne me suis pas assez entraîné, et je suis venu pour sortir de ma zone de confort et voir comment ça se passe dans la cour des grands.

Les participants se dévisagent avec bienveillance et les yeux se dirigent rapidement vers Nicolas Lisiak, l’un des organisateurs du concours et grand nom dans le domaine de la lecture rapide francophone.

Après quelques détails administratifs dictés par Nicolas, certains quittent la salle pour y revenir un peu avant 14h, heure officielle du début de la compétition.

Ce que je fais aussi.

Je termine mon café avant de passer 10 minutes les yeux fermés et l’attention fixée sur ma respiration.

5 secondes d’inspiration, 5 secondes d’expiration. En boucle, 60 fois.

Synchronisation des systèmes nerveux. Cohérence cardiaque.

Ou presque… Mon attention vole dans tous les sens, comme d’hab.

Mais après 5 minutes, je suis quand même arrivé à me concentrer.

Je retourne dans la salle après une dernière gorgée de mon café refroidi, et la tension se fait sentir. De plus en plus de questions destinées à Nicolas, qui s’en sort bien parmi la foule.

La salle se remplit peu à peu et les candidats se mettent en place, chacun à son poste.

Chacun chez soi.

Car la salle est virtuelle, et la compétition se déroule sur le site de l’APAC Association, via une plateforme préparée spécialement pour l’événement.

La lecture se fera donc sur écran.

La lecture : première partie de la compétition

14h10. Tout le monde est en place, ou presque, et Nicolas Lisiak donne le coup d’envoi.

2 heures pour lire environ 65000 mots, c’est-à-dire l’équivalent d’un livre de poche de 240 pages. Dans ce cas-ci, le livre fait environ 170 pages. Il y a donc beaucoup de mots par ligne et c’est écrit pas très grand.

Du moins c’est subjectif. Je me suis entraîné sur des typographies plus grandes sur des pages plus petites.

Mais il y a un bouton pour ajuster la taille de la page. Le seul problème, c’est qu’en agrandissant la page, il faut « scroller » pour descendre au bouton « suivant » et tourner la page. Petite perte de temps, mais pas très grave.

Bon, je suis là pour parler de mes impressions, alors allons-y.

La première demi-heure se passe comme prévu. Je pars à la recherche des personnages principaux et j’essaie de comprendre où et quand se déroule l’histoire.

On est à Boston, dans les années 1920. La prohibition! Roman noir.

Je ne lis pas souvent des romans, et je ne regarde pas énormément de films. Mais si je devais choisir un genre, je choisirais le « roman noir »!

Pour info: Le roman noir est un sous-genre du policier. En gros, c’est du suspense dans une atmosphère mafieuse, souvent entre les 2 guerres mondiales, dans les années 1920-30.

Pourquoi noir? Je ne sais pas, mais ça doit être du au caractère très sombre de ces histoires. Si t’as vu Sin City ou Chinatown, tu sais de quoi je parle.

Bref, on s’égare.

Après une heure de lecture, je me rends compte que je suis complètement en retard.

Je réalise par la même occasion que ma vitesse de lecture est faible, et que j’ai du mal à rester concentré sur l’objectif qui est d’aller vite tout en retenant ce que je lis.

En fait, par moments je suis pris dans l’histoire et j’oublie pourquoi je suis là…

Pas grave, je fais ce que je peux pour cette fois.

On est presque à 2 heures de lecture. Après ça, il restera 30 minutes pour répondre aux 20 questions. Donc faut pas traîner!

Je saute donc plusieurs passages, à la recherche de quelques réponses. Parce que c’est aussi ça la compétition.

Et puis la lecture rapide est une lecture active! On cherche des informations, on n’est pas là (juste) pour le plaisir!

Je ne suis même pas aux 3/4 du livre et ça me frustre. Mais je dois me décider. Soit je prends sur le précieux temps du questionnaire, soit j’arrête maintenant, avec ce que j’ai comme infos, et je tente de répondre aux questions…

Après une réflexion de 30 secondes où je réalise que j’ai pas mal de points-clés, même s’il me manque LA chute de l’intrigue, je décide de survoler les derniers chapitres et d’aller tout de suite répondre aux questions.

Le questionnaire

20 questions ouvertes. Pas de choix multiples. Il faut avoir lu pour répondre, pas de place au hasard.

Les réponses sont assez courtes, parfois juste un nom à donner, parfois une petite explication. Mais dans tous les cas, je me dis que j’aurais pu prendre encore quelques minutes pour trouver des infos qu’il me manquait dans le livre avant de passer aux questions.

Tant pis.

Je réponds donc aux questions la frustration de mon temps de lecture laisse place à la satisfaction de pouvoir répondre à une quinzaine de questions sur les 20!

J’avais pris des notes pendant la lecture. Pas de longues phrases, juste des noms de personnes et de lieux, et 2-3 notes rapides sur les liens entre les personnages et leur rôle.

J’avais la majorité des réponses en mémoire, mais certaines de ces notes m’ont servi quand même, notamment pour le nom d’un bar irlandais, cité une seule fois (je crois), où se rencontrent certains personnages dans la première partie de l’histoire.

Au bout des 20 questions, je valide mes réponses et termine la partie avec un mélange de frustration, de satisfaction, et de saturation de l’esprit!

Ce que j’ai pensé du championnat de lecture rapide 2021

Je suis encore loin d’être un lecteur ultra-rapide, je suis même encore loin d’être constant dans la vitesse, mais je suis content d’avoir participé.

Cela dit, je pense qu’il faut bien faire la différence entre lecture rapide pour l’apprentissage, et lecture rapide pour la compétition.

Ce n’est pas le même sport.

Les détracteurs de la lecture rapide disent souvent que la lecture, c’est avant tout un plaisir.

Oui, quand on lit des romans, c’est pour se divertir et s’évader. C’est du plaisir.

Quand on lit pour apprendre, pour acquérir de nouvelles compétences ou s’améliorer dans un domaine, on ne doit pas spécialement suivre une histoire.

On choisit nos livres, on cherche des infos et c’est une bonne chose d’accélérer en suivant une méthode, une stratégie.

Plus on va vite, plus on apprend. C’est plutôt cool, non?

Mais quand on participe à une compétition, c’est encore différent.

On ne sait pas quel livre on va lire à l’avance. Et c’est un roman inédit à lire le plus vite possible tout en comprenant assez pour répondre à un questionnaire immédiatement après la fin de la lecture.

C’est-à-dire qu’on entre dans une histoire, au risque de ralentir pour le plaisir (du moins quand on s’éparpille aussi vite que moi), mais on doit garder à l’esprit le double objectif : Vitesse et Compréhension.

Je vais sans doute m’inscrire au prochain championnat du monde en 2022. J’ai un goût de trop peu.

Mais je garderai en tête que c’est un monde parallèle. Ce n’est pas quelque chose qu’on fait pour le plaisir ou pour apprendre. On le fait purement pour la compétition.

Je n’ai pas encore mes résultats mais je mettrai cet article à jour dès qu’on les recevra!

6 réflexions sur “Championnat du monde de lecture rapide : mes impressions”

  1. Super aventure … on a envie d’y être et de partager l’adrénaline que cela procure … Championnat de lecture rapide, c’est une discipline qui me plait 😉

  2. C’est bien d’oser ! Personnellement j’ai découvert (entendu parler pour la première fois) qu’il y a très peu de temps cette « discipline », et je suis soufflé d’apprendre qu’il existe des « championnats » ! J’adore le concept. Merci pour nous avoir décrit cette expérience de l’intérieur et bravo pour votre humilité ? (participer est déjà un pas énorme)

  3. Superbe storytelling, on a l’impression d’y être. Bravo d’être sorti de ta zone de confort en participant à cette épreuve. Quel que soit sa forme, la lecture est une chose vitale. Que ce soit rapide ou lent, le pire est vraiment de ne pas lire du tout et de se contenter de sa mini bulle d’expérience.

  4. Félicitions pour avoir franchi le pas afin de participer à ce concours. Se placer dans le peloton de tête lorsqu’il s’agit d’une première inscription à un concours est assez rare. Je suis curieux de connaître votre résultat et de lire votre nouvelle aventure prévue en 2022.

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